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Le bloc contre un DICTATEUR

A Djibouti, une journée inouïe 

A Djibouti, une journée inouïe 
Par Abdourahman Barkat God

Un événement rarissime. Peu de générations l’ont connu. A partir de quatorze heures. La majorité s’est habituée. A un pays qui se fige. Dans des locaux variables. Il y a aussi le dehors. Où s’installent les irréductibles à la chaleur. Le pays se fige. Pour consommer sa dose. De tranquillisant. Il arrête de fonctionner. Il met son nez dans le fantasme. Il se perd dans un voyage. Qui n’a ni un départ ni une arrivée. Encore moins un itinéraire. Si ce n’est la rêverie. La majorité a donc. Grandi dans un pays. Immobile tout l’après-midi.

Aujourd'hui, on vit une journée. Sans la « magie folle » du mirqan. La physionomie de la ville A totalement changé. Un après-midi de ramadan, dirait-on. L’espace public. A trahi son animation. Les points de vente. Perdent leur identité. C’étaient la croisée des chemins. Entre vendeuses et clientèle. Désertes sont les rues. Fantômes sont les grands artères. Un congé forcé. Vient de disperser la masse. Elle s’effiloche. Malgré elle. Elle s’est laissée entraîner. Dans une dépendance. Elle se fait déposséder de sa liberté.

La mosquée affiche pleine. On exprime son attachement à la prière. On couvre le khat d’opprobre. Il devient un objet maudit. Qui conditionne la perversion. Qui tue la volonté. Qui déchoit la personnalité. Qui anéantit l’existence. C’était la discussion. Qui se tenait tout à l’heure. Après la prière de asr. Quand on sortait de la mosquée. Et tous admettaient. Que ce « truc » était. Une potion de démon. Et tous adressaient. Une invocation à Allah. Pour qu’il impose tout de suite. Une capacité surnaturelle. Qui procure la rupture. Avec cette herbe maléfique.

On sortait de ce lieu saint. Et les gens s’organisaient. Pour aller à la mer. Une première pour certains. Qui n’ont jamais côtoyé. La nature comme elle se montre. Une nouvelle vie se dessine. L’envie de se distraire. De jouer et de rire. De partager le plaisir. Mais c’est une réaction. Qui naît de la situation. Actuelle de la journée. Il serait une renaissance. De décider une fois pour toutes. De vivre autrement.

On sortait de ce lieu. Et les restaurants sont pris d’assaut. Les khateurs renouent avec l’appétit. Et les vendeuses des beignets. Se voient aussi assaillies. Elles encaissent un chiffre d’affaires. Autrement inespéré.

On sortait de ce lieu. Et on raconte que le khat. Fait partie d’une stratégie. Qui éloigne le citoyen. De s’immiscer dans la gestion. On raconte d’invoquer Allah. Pour qu’il envoie maintenant. La thérapie du réveil.

 
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