Tadjourah en ébullition : Vives tensions ce vendredi 27 octobre 2017 entre la population et la police.

27 Octobre 2017

Tadjourah, située au Nord de la République de Djibouti, s’est réveillée en plein effervescence, ce vendredi matin 27 octobre 2017. Actuellement quadrillée par policiers et militaires armés, elle a été secouée par des violentes manifestations.

Tôt ce matin, les tadjouriens, en colère, ont pris d’assaut la route principale de la ville en la jonchant de cailloux et de pneus pour empêcher la circulation. Ils ont investi, par la suite, en signe de contestation, les installations du nouveau port de Tadjourah, en pleine construction.

Les stigmates de ces affrontements sont encore visibles : Des colonnes de fumée noire qui s’élèvent, des traces de feux sur les chaussées, pierres et cartouches de gaz lacrymogène dans les rues…

Le premier bilan fait état de nombreux blessés dont un jeune garçon d’à peine plus de 10ans touché au dos par des projectiles de gaz lacrymogène tirés par les forces de l’ordre.

Les blessés affluent vers l’unique hôpital local de la ville qui est saturé face à ce flux massif de victimes. Les infirmiers courent partout, débordés et en manquent cruel de matériel de soins. Les blessés sont rapatriés en urgence à Djibouti-ville avec les vedettes des quelques particuliers qui ont bien voulu secourir leurs concitoyens.

Qu’est-ce qui a bien pu provoquer cette escalade ?

A la base, un grand nombre de facteurs sont à l’origine de cette agitation sociale. Le régime dictatorial de Guelleh, a non seulement ignoré les doléances régulièrement formulées par les Tadjouriens mais, lui a rendu la vie encore plus difficile tout comme la ville d’Obock.

En effet, la jeunesse de la ville blanche se sent lésée dans le recrutement des futurs employés du port de Tadjourah. Ainsi, le concours de recrutement qui devait avoir lieu ce matin a été annulé suite à ces affrontements d’une brutalité inouïe.

Dans ce contexte, cette demande venue de la base, de plus en plus pressante, menée par cette jeunesse révoltée prise en étau entre un chômage endémique et une misère chronique, pourrait se transformer, à tout moment, en une poudrière.

@Le MoDeL